La formation continuée d'adultes : une tradition
Les programmes de formation que nous développons s'inscrivent dans la tradition politique de la formation des adultes.
Cette tradition, à laquelle les mouvements ouvriers sont liés et sans laquelle ils n'auraient pu être ce qu'ils ont été, s'appuie sur une série de choix : souci prioritaire d'émancipation des personnes, confrontation des savoirs (par exemple les savoirs construits dans l'expérience et les savoirs théoriques), lien intrinsèque des programmes avec l'action, importance essentielle de la dimensions collective.
Nous privilégions évidemment les formations construites sur mesure et celles qui s'adressent aux institutions dans leur globalité et singularité.
Les "axes programmatiques" qui suivent désignent des "niveaux" où de tels programmes peuvent être construits.
Axe programmatique 1
Étude de la dynamique interne des institutions : programmes qui permettent de travailler la nature et l'identité de l'institution. On apprend par exemple à construire le rapport entre la phase instituée et la phase instituante, à mettre en tension dialectique l'événement fondateur et le projet de l'institution, à distinguer à quelles sources de critique puise l'institution et dans quels types de conflits elle joue sa créativité.
Exemple de programme : comment analyser la dynamique d'une institution ?
Axe programmatique 2
Etude des impacts organisationnels de la dynamique institutionnelle. La professionnalisation de plus en plus grande des associations, leur croissance et leur développement posent des questions spécifiques en termes organisationnels. On étudie ainsi la distribution du travail, sa répartition, sa coordination, ainsi que les stratégies de contrôle et d'évaluation qui sont mises en oeuvre. L'hypothèse de travail est que le management d'une institution stricto sensu pose des problèmes qui échappent au moins en partie à la sociologie des organisations.
Exemple de programme : management des institutions, repères essentiels.
Axe programmatique 3
Il s'agit ici d'apporter un soutien aux processus de questionnement inhérents à une dynamique institutionnelle effective. En effet, il n'y a pas d'institution digne de ce nom qui n'inclut pas dans son travail une recherche permanente sur elle-même. Ces programmes portent sur des processus de participation à la construction de l'identité collective, sur l'identification des systèmes sous-jacents dans lesquels cette identité se dit et se mesure, ou sur les dispositifs de concertation qui l'incarnent par exemple.
Exemple de programme : comment recueillir la parole des bénéficiaires ?
Axe programmatique 4
Il s'agit de la dimension "machinique" telle que l'évoquait Félix Guattari : ce type de programme porte sur l'analyse des "objets techniques" (au sens du sociologue Michel Callon) dans lesquels s'incarnent les dynamiques institutionnelles : objets qui servent d'intermédiaires internes et externes et structurent les rapports sociaux au départ du lien technique, objets médiatiques qui "virtualisent" l'identité de l'institution.
Exemple de programme : analyse des dispositifs d'accueil dans les associations.
Axe programmatique 5
Les programmes qui s'inscrivent dans cet axe concernent une première interprétation de la transversalité. Concept défini de manière canonique par René Lourau dans son ouvrage "L'analyse institutionnelle", et dont nous avons tenté de renouveler l'approche ("L'institution comme passion de réalisation", Intermag.be, 2004, http://www.intermag.be/120).
Exemple de programme : peuple, public, population, quel axe central dans l'action culturelle ?
Axe programmatique 6
Il concerne cette fois la transversalité trans-sectorielle ; celle-ci renvoie à l'analyse des institutions dans leurs rapports avec les champs dans lesquels elles ne sont pas nécessairement actives (par exemple le champ économique) mais qui ont néanmoins un impact certain sur leurs pratiques. La notion de "taux de change entre les champs", avancée par Pierre Bourdieu sert de référence partielle. On peut étudier par exemple l'étrange propension des institutions à prétendre jouer un rôle dans un champ auquel on peut penser qu'elles n'appartiennent pas...
Exemple de programme : analyse critique du concept de développement culturel.
Axe programmatique 7
Il concerne la dimension politique des institutions, à savoir les rapports qu'elles entretiennent avec les questions publiques débattues au sein de la société, selon un modèle élaboré par nous en référence aux travaux de C. W. Mills.
Voir à ce titre : J. Blairon et E. Servais, "Impuissance séquentielle et fétichisme démocratique", in L'institution recomposée, Tome 1, Petites luttes entre amis, Bruxelles, Luc Pire, 2000.
Exemple de programme : institutions et production des questions publiques.
Axe programmatique 8
C'est à la fois le plus important et le plus négligé : il permet d'analyser la contribution du monde associatif au développement global de la société, aux niveaux économique, social et culturel. On passe là d'une représentation du secteur comme celui d'une "compensation" (il intervient secondairement par rapport aux "vrais" secteurs, et pour les exclus de ceux-ci) à la prise de conscience du rôle premier et primordial joué pour tous par ce secteur dans la production d'un "bien commun".
Exemple de programme : résister aux effets de "l'institution totale virtuelle".
Les secteurs dans lesquels RTA est déjà intervenu
(outre l’aide à la jeunesse)
- le secteur de la santé et des soins aux personnes ;
- le secteur du handicap ;
- le secteur de l’enseignement ;
- le secteur de la culture ;
- le secteur de l’aide sociale.